Chaque Inuit peut composer des chants selon l'inspiration du moment, mais leur inscription dans le patrimoine culturel inuit est lié à leur réappropriation  et consolidation chamanique (angakok). L'angakok, les reconstruit et en fait un outil de communication avec les esprits de l'air, de la terre et de la mer  qu'il prie de calmer la tempête, la famine, de conjurer le mauvais sort, la maladie, les blessures, d'envoyer vers la tribu le gibier trop rare. Le chant inuit certes peut être improvisé mais donc souvent longuement médité et élaboré.

"Formule magique, hymne d'action de grâces, complainte, berceuse, divertissement ou moquerie, il a un but immédiat, communiquer un contenu qui dessine la fresque mythique de l'univers eskimo — l'homme à la fois misérable et grand aux prises avec les esprits, les éléments déchaînés, la peur et les tabous, le jeûne et la ripaille, la douleur atroce et la joie débordante."

Ces chants aux mélodies typiques et monotones sont accompagnés au tambour, sorte de mélopées ponctuées de  «Aya, Aya-ya» et  reprises en choeur et répétées sans cesse en changeant un mot ce qui peut faire durer des heures un poème de quelques vers. (d'après Pierre Léon. Chants de la toundra. Sherbrooke: Naaman et Paris : La Decouverte, 1985.)